Au début d’avril, la TNT a cessé de diffuser en SD, et beaucoup de braves gens ont dû acheter un nouveau décodeur ou un nouveau téléviseur.
Cela ne m’a pas « impacté » particulièrement (comme disent les journalistes qui ignorent sans doute les verbes toucher ou affecter), sauf à devoir installer un décodeur pour ma belle-mère, opération qui m’a peu coûté. Comme d’habitude, les chiens de garde du pouvoir à la TV et à la radio ont proclamé la révolution technologique, moqué les victimes imprévoyantes de l’ « écran noir », ils ont fait leur misérable travail d’esclaves.
Je voudrais pourtant signaler plusieurs bizarreries que ma passion très ancienne de la vidéo m’a permis de remarquer par moi-même :
1. Comme je suis résolument provincial, la première concerne France 3 :
Précédemment cette chaîne était la seule à diffuser encore en un très ancien format, 488x576 pixels (le format des SVCD, utilisés avant les DVD) alors que les autres chaînes SD utilisaient le format DVD (720x576). Les flux diffusés étaient encodés en MPEG2 pour l’image et pour le son. La largeur de 488 était étirée (anamorphosée) de 488 à 1024 : chaque pixel était donc élargi horizontalement (x 2,1) pour assurer le 16/9, ce qui n’arrangeait pas la netteté. (Cette anamorphose existait aussi pour les autres chaînes puisque les 720 px étaient étirés à 1024). France 3 s’arrangeait assez bien de sa disgrâce et l’image était satisfaisante (1).
La perspective de devoir découvrir les animateurs de France 3 Champagne-Ardenne en HD m’amusait et m’effrayait un peu. Ils ne pourraient pas être plus bêtes, mais seraient-ils encore plus laids ? Finalement il s’est avéré que l’image en « HD » était plus mauvaise que la précédente : en fait elle est juste upscalée (agrandie) en 1920x1080 pixels, avec même une accentuation grossière de la « netteté » qui fait apparaître des halos noirs ou blancs sur les contours, tandis que les zones comportant de petits détails (feuillages des arbres) se fondent dans le flou sous l’effet de la compression. Ces défauts sont les mêmes pour les émissions nationales, et les rides de Carole Gaessler ou de Caterine Mataush sont bienveillamment estompées aussi. Je pense que France 3 utilise toujours son vieux matériel et que si on a fait changer celui des spectateurs, on n'a pas modernisé les studios. Ce choix n'a guère été médiatisé.
La vidéo HD utilise la compression h264, bien plus efficace que le MPEG2 (2), et elle produit des fichiers ou des flux deux ou trois fois moins volumineux. Je n’ai pas fait encore de mesures sur France 3, mais je suis sûr qu’on est arrivé à diminuer considérablement la bande passante qu’elle occupe malgré le glorieux « passage à la HD », en réduisant la qualité de la compression.
2. Les autres chaînes :
Elles « bénéficient » de la même compression, mais l’image est bien meilleure, surtout si elles sont commerciales. Le flux TNT est constitué également d’un flux vidéo h264 en 1920x1080, avec plusieurs flux audio en E-AC3 et un ou plusieurs flux de sous-titres sous forme d’images (et non de texte). Toutefois, les restrictions son bien présentes aussi. Quand j’enregistrais un film em HD avec mon décodeur TNT en 2011, j’obtenais de 6 à 8 Go de fichiers. Avant-hier, Eyjafjallajökull sur TF1, en comptant les 20 mn de pub, ne pesait que 4 Go (2,3 après épluchage et réencodage pour supprimer la pub et les autres bêtises) (3).
On fait du neuf avec du vieux en sacrifiant les chaînes financées par la redevance. On fait de la place pour les chaînes commerciales, ces machines à mentir et à abrutir pour le plus grand bien de l'économie, c'est-à-dire des riches exclusivement.
PS : Après quelque temps, je constate que la mauvaise qualité de France 3 n'est peut-être pas nationale : les rediffusions sur Internet sont au format 1024 x 576, ce qui n'est pas de la HD, mais s'avère beaucoup plus net que l'image que je reçois. Les rares « replays » auxquelles j'ai accès par la Smart TV doivent être les mêmes fichiers, qui donnent une image satisfaisante. La chaîne que je reçois est maintenant explicitement aintitulée France 3 Champagne-Ardenne. Même pendant les émissions nationales. C'est la télé pour les bouseux, dans une région où bientôt l'on ne trouvera même plus de médecins.
J'ai comparé l'image actuelle avec des enregistrements numériques d'il y a cinq ans. La dégradation est incroyable.
————————————
NOTES
(1) J'ai de très nombreux enregistrements de la TNT faits entre 2008 et aujourd'hui : le flux vidéo est conservé tel qu'il était reçu : je constate que la qualité de la SD diffusée vers 2010 apparaît satisfaisante sur un écran HD 4K d'aujourd'hui (bonne définition, peu d'artefacts de compression, pas de halos sur les contours) et qu'elle a décru progressivement jusqu'en 2016 : les derniers enregistrements de SD que j'ai faits sont à peine meilleurs que du DivX ordinaire sur une TV HD. Le passage à la HD vise surtout à offrir plus de canaux aux chaînes commerciales en introduisant un algorithme de compression plus puissant dont la qualité n'est pas garantie si on abuse de la compression. Et les chaînes publiques sont les premières touchées.
(2) Mais gare à vous : Le h265 compresse encore bien mieux, il est au point, et on s’en servira le jour où l’on vous fera passer à la 4K. Ou avant. On s’est bien servi du son E-AC3, dont les avantages sur l’AC3 (Dolby) sont difficiles à discerner, mais le passage du son AC3 au E-AC3, fort peu médiatisé, a permis de rendre muets un certain nombre de téléviseurs…
(3) Pour ceux qui comme moi rippent les films sur la TV c’est d’ailleurs plutôt un avantage : le débit TNT étant moindre, il a moins de défauts de réception et le montage en supprimant les pubs est facilité…
Cela ne m’a pas « impacté » particulièrement (comme disent les journalistes qui ignorent sans doute les verbes toucher ou affecter), sauf à devoir installer un décodeur pour ma belle-mère, opération qui m’a peu coûté. Comme d’habitude, les chiens de garde du pouvoir à la TV et à la radio ont proclamé la révolution technologique, moqué les victimes imprévoyantes de l’ « écran noir », ils ont fait leur misérable travail d’esclaves.
Je voudrais pourtant signaler plusieurs bizarreries que ma passion très ancienne de la vidéo m’a permis de remarquer par moi-même :
1. Comme je suis résolument provincial, la première concerne France 3 :
Précédemment cette chaîne était la seule à diffuser encore en un très ancien format, 488x576 pixels (le format des SVCD, utilisés avant les DVD) alors que les autres chaînes SD utilisaient le format DVD (720x576). Les flux diffusés étaient encodés en MPEG2 pour l’image et pour le son. La largeur de 488 était étirée (anamorphosée) de 488 à 1024 : chaque pixel était donc élargi horizontalement (x 2,1) pour assurer le 16/9, ce qui n’arrangeait pas la netteté. (Cette anamorphose existait aussi pour les autres chaînes puisque les 720 px étaient étirés à 1024). France 3 s’arrangeait assez bien de sa disgrâce et l’image était satisfaisante (1).
La perspective de devoir découvrir les animateurs de France 3 Champagne-Ardenne en HD m’amusait et m’effrayait un peu. Ils ne pourraient pas être plus bêtes, mais seraient-ils encore plus laids ? Finalement il s’est avéré que l’image en « HD » était plus mauvaise que la précédente : en fait elle est juste upscalée (agrandie) en 1920x1080 pixels, avec même une accentuation grossière de la « netteté » qui fait apparaître des halos noirs ou blancs sur les contours, tandis que les zones comportant de petits détails (feuillages des arbres) se fondent dans le flou sous l’effet de la compression. Ces défauts sont les mêmes pour les émissions nationales, et les rides de Carole Gaessler ou de Caterine Mataush sont bienveillamment estompées aussi. Je pense que France 3 utilise toujours son vieux matériel et que si on a fait changer celui des spectateurs, on n'a pas modernisé les studios. Ce choix n'a guère été médiatisé.
La vidéo HD utilise la compression h264, bien plus efficace que le MPEG2 (2), et elle produit des fichiers ou des flux deux ou trois fois moins volumineux. Je n’ai pas fait encore de mesures sur France 3, mais je suis sûr qu’on est arrivé à diminuer considérablement la bande passante qu’elle occupe malgré le glorieux « passage à la HD », en réduisant la qualité de la compression.
2. Les autres chaînes :
Elles « bénéficient » de la même compression, mais l’image est bien meilleure, surtout si elles sont commerciales. Le flux TNT est constitué également d’un flux vidéo h264 en 1920x1080, avec plusieurs flux audio en E-AC3 et un ou plusieurs flux de sous-titres sous forme d’images (et non de texte). Toutefois, les restrictions son bien présentes aussi. Quand j’enregistrais un film em HD avec mon décodeur TNT en 2011, j’obtenais de 6 à 8 Go de fichiers. Avant-hier, Eyjafjallajökull sur TF1, en comptant les 20 mn de pub, ne pesait que 4 Go (2,3 après épluchage et réencodage pour supprimer la pub et les autres bêtises) (3).
On fait du neuf avec du vieux en sacrifiant les chaînes financées par la redevance. On fait de la place pour les chaînes commerciales, ces machines à mentir et à abrutir pour le plus grand bien de l'économie, c'est-à-dire des riches exclusivement.
PS : Après quelque temps, je constate que la mauvaise qualité de France 3 n'est peut-être pas nationale : les rediffusions sur Internet sont au format 1024 x 576, ce qui n'est pas de la HD, mais s'avère beaucoup plus net que l'image que je reçois. Les rares « replays » auxquelles j'ai accès par la Smart TV doivent être les mêmes fichiers, qui donnent une image satisfaisante. La chaîne que je reçois est maintenant explicitement aintitulée France 3 Champagne-Ardenne. Même pendant les émissions nationales. C'est la télé pour les bouseux, dans une région où bientôt l'on ne trouvera même plus de médecins.
J'ai comparé l'image actuelle avec des enregistrements numériques d'il y a cinq ans. La dégradation est incroyable.
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NOTES
(1) J'ai de très nombreux enregistrements de la TNT faits entre 2008 et aujourd'hui : le flux vidéo est conservé tel qu'il était reçu : je constate que la qualité de la SD diffusée vers 2010 apparaît satisfaisante sur un écran HD 4K d'aujourd'hui (bonne définition, peu d'artefacts de compression, pas de halos sur les contours) et qu'elle a décru progressivement jusqu'en 2016 : les derniers enregistrements de SD que j'ai faits sont à peine meilleurs que du DivX ordinaire sur une TV HD. Le passage à la HD vise surtout à offrir plus de canaux aux chaînes commerciales en introduisant un algorithme de compression plus puissant dont la qualité n'est pas garantie si on abuse de la compression. Et les chaînes publiques sont les premières touchées.
(2) Mais gare à vous : Le h265 compresse encore bien mieux, il est au point, et on s’en servira le jour où l’on vous fera passer à la 4K. Ou avant. On s’est bien servi du son E-AC3, dont les avantages sur l’AC3 (Dolby) sont difficiles à discerner, mais le passage du son AC3 au E-AC3, fort peu médiatisé, a permis de rendre muets un certain nombre de téléviseurs…
(3) Pour ceux qui comme moi rippent les films sur la TV c’est d’ailleurs plutôt un avantage : le débit TNT étant moindre, il a moins de défauts de réception et le montage en supprimant les pubs est facilité…
14 comments
François Collard said:
Je reçois la TV HD depuis que ce format existe, parce que j'aime bien les images nettes et détaillées. J'ai gardé jusqu'à l'an dernier un téléviseur dit « HD-Ready » acheté il y a déjà longtemps (dix ans au moins) , et qui n'avait même pas de décodeur TNT intégré : mais il fonctionnait très bien avec un décodeur TNT, puis TNT HD externe, et surtout il conservait mes réglages. Comme il fonctionnait peu l'écran était resté bien lumineux. Je l'ai donné à ma fille qui s'en contente encore.
J'ai à présent un téléviseur plus moderne, quoique d'un prix assez modeste aussi. Mais je constate qu'il ne conserve pas mes réglages. Même quand je désactive toutes les saletés « écologiques » destinées à me forcer à faire des économies de bouts de chandelles en électricité, le détecteur de lumière ambiante, tous les limiteurs de la luminosité de l'écran, l'image s'assombrit régulièrement, et je dois activer le capteur de lumière puis le désactiver pour retrouver une luminosité satisfaisante. Les réglages les plus pointus sont d'une inaccessibilité invraisemblable, et j'ai l'impression que régulièrement ils se perdent aussi.
En principe, une personne de bon sens devrait désactiver presque tous les réglages d'amélioration de l'image et du son, qui ne font que tout embrouiller. Normalement, l'image envoyée par l'émetteur de télévision est déjà bien réglée et n'a pas besoin d'être embellie. C'est un principe valable aussi pour le son à haute fidélité, au moins pour les amateurs de musique classique, les « réglages plats » : on supprime tous les trucs pour faire « boum boum » très fort, destinés aux amateurs de musique à ours.
Mais ça devient de plus en plus difficile. Jadis on avait quelques boutons et commutateurs (pour le son, graves, aigus, balance, 'loudness' pour quand on écoute en sourdine ; pour l'image, lumière, contraste, saturation…) et on savait ce qu'on faisait. Maintenant, ils font des économies sur les boutons, tout est dans des menus plus ou moins accessibles.
Sans parler de la connexion des appareils à Internet, qui permet certes de recevoir des rediffusions, mais doit nous espionner en permanence. J'imagine qu'on peut notamment estimer l'audience des émissions en contrôlant les téléviseurs connectés.
François Collard said:
Je ne pense pas que ceux qui ont un abonnement TV par leur fournisseur Internet trouvent beaucoup plus.
J'ai eu un abonnement Canal Plus de 1999 à 2005 ou 2006 avec beaucoup d'options et de chaînes supplémentaires, très cher, mais on payait vraiment pour rien, du foot, des pitreries imbéciles, et on n'était même pas dispensé de la pub par le prix de l'abonnement.
Roland Platteau replied to François Collard:
Eh oui je me souviens des programmes en noir et blanc de la chaîne unique qu'on allait voir au "patronage" de la paroisse, dont on avait la clé, ou ĉez des gens plus riches et complaisants de "au petit" de voir des émissions (à l'époque les gens étaient beaucoup plus socialbles que maintenant).
Je pense que du moment où on a Internet on n'est plus capable de regarder ce robinet de "jus de boudin" imposé. Sur internet on regarde ce qu'on veut quand on veut et on ĉoisi, et on trouve des ĉoses d'un autrement plus grand interêt. C'est comme sur les problèmes politiques et d'actualités il y a une grande différence entre les français qui sont formés par la télé, et ceŭ qui regardent internet !
François Collard said:
Les séries allemandes, les films allemands, l'esprit allemand, tout ce qui paraît terne, grégaire, vert-de gris, et conventionnel à un Français, nous dissuadent aussi assez souvent de regarder Arte…
Mais il y a aussi une tendance naturelle à l'excès chez les Français : c'est soit le culturel, inaccessible au commun des mortels, soit l'avilissement des programmes commerciaux.
François Collard said:
Le comédien et metteur en scène Vincent Macaigne signe une relecture sulfureuse de la pièce de Molière, sous la forme d'un road movie trash et sombre. Serge Bagdassarian compose un Sganarelle déchiré entre l'amour et la haine qui l'attachent à Dom Juan, faux jouisseur et vrai désespéré, remarquablement interprété par Loïc Corbery.
Trash c'est le mot à la mode pour louer la vulgarité. Sulfureuse serait une sorte de qualité au temps de l'Inquisition, mais aujourd'hui ? Quels risques prend-il, M. Macaigne ? Si au moins il offensait le nom d'Allah, il risquerait des représailles intégristes, comme les libertins du XVIIe siècle quand ils s'en prenaient à la foi chrétienne.
Mais aujourd'hui, où un artiste peut au sens propre, vendre sa merde au prix de l'or, aucune provocation n'est glorieuse.
L'establishment culturel est si douillettement installé dans la déconstruction de tout – les ultimes prolongements de celle-ci puisque la merde de Manzoni date de 1961 – que l'attitude typiquement conformiste de notre époque, équivalente à celle des courtisans à la messe à Versailles, rassemblés autour du Roi, c'est précisément d'en rajouter dans la vulgarité et le n'importe quoi.
Les grands prêtres de la culture sont des fainéants qui se vautrent dans la facilité. Ce sont des signes ultimes de la décadence d'une civilisation, et nous n'y pouvons rien, puisque c'est eux qui ont la parole.
Comment attirer les jeunes vers d'autres spectacles que la télé-réalité, d'autres loisirs que la défonce ? La culture qui leur est offerte n'a rien pour attirer un esprit sain.
François Collard said:
Mais j'en parle par comparaison avec ce que c'était dans les années 60-70. Un bonheur et des découvertes presque toute la journée (sauf à l'heure du jazz car il y en avait déjà un peu : j'ai essayé, mais ce n'est pas pour moi). Je regarde peu la télévision (en fait, aux heures des émissions, nous regardons des films enregistrés ou des documentaires d'Arte préalablement téléchargés). Je connais à peine France 5, parce que pour le peu que je l'ai regardée, j'ai eu l'impression que les gens qui y parlaient n'étaient pas assez critiques à l'égard du monde actuel…
Le tennis m'est à peu près étranger : quand j'ai eu une velléité de m'y initier, j'étais déjà un peu vieux (35 ans ?) et l'ami qui avait eu la gentillesse de me donner ma première leçon m'a épuisé en jouant trop brutalement. J'ai abandonné à tout jamais, et en tant que spectacle, le sport ne m'intéresse guère, en particulier celui-ci.
J'ignorais presque que les médias français étaient hostiles à la Russie actuelle. Mais je viens d'expliquer que je ne les suis guère et que je ne leur fais pas confiance.
Quand ma femme écoute France Inter ou France Info parce qu'elle veut connaître les nouvelles, je lui chantonne, comme Radio Londres pendant l'Occupation : « Radio-Paris ment, Radio-Paris ment…»
mila said:
J'ai, par exemple, eu ma période du hautbois et de la cornemuse :-))
On change, avec l'âge...
J'ai découvert votre présentation et arrêté la lire après la citation de Montaigne. C'est tellement ça, tellement moi que ça devient prétentieux de ma part.
mila said:
Nietzsche dit que la musique n'a pas de signification, ce n'est qu'une succession des sons plus ou moins agréables physiquement ,et je le crois. En ajoutant qu'elle a aussi la propriété de provoquer quelque émotions primaires : quand les chiens chantent , par ex. -))
Le reste est du domaine de la littérature.
Comme un petit poème, une chanson peut être bouleversante , quand un bon texte est rehaussé par une mélodie ..Et si "les raisons ne sont que la façade des sentiments", les sentiments sont le moteur de la raison. C'est prouvé par l'imagerie médicale.
François Collard replied to mila:
J’aime par-dessus tout les fugues, et je ne serais pas sensible à la beauté formelle pure ? Où la beauté formelle pure se trouve-t-elle davantage? chez un saxophoniste plus ou moins inculte, ivrogne ou drogué, ou bien chez Bach ? Il est vrai pourtant que Bach n’avait pas fait d’études supérieures, et qu'il était meilleur musicien que Telemann qui en avait fait…
Je ne nie pas qu’une chanson puisse être touchante, mais elle n’est qu’une bricole comparée à une symphonie. Déjà, ça ne dure pas assez longtemps. Pour moi, c’est simplement une forme populaire de la poésie, peut-être de la musique pour ceux dont l'oreille se contente de peu.
Il existe un enregistrement d’une vieille émission de TV où Gainsbourg, à moitié bourré à son habitude, entouré d’autres chanteurs, dit que la chanson est un art mineur ; et c’est le petit Guy Béart, dont le seul succès est une bluette sur trois notes (L’eau vive) qui le contredit avec ce refrain captieux que tout se vaut et tout ce blabla de la facilité qu’on entend tout le temps.
Au contraire, c’est la grandeur de Gainsbourg d’avoir compris ce qu’il faisait, que la chansonnette populaire n’est qu’un gadget jetable comme un Kleenex. En sachant ce qu’il faisait il a été parfait dans son genre. Mais il aurait voulu sans doute réussir dans un plus grand art.
mila said:
J'ai entendu PARLER la langue russe vraie la première fois en Roumanie, à mes 24 ans, d'un ancien "blanc". Quel enchantement inoubliable.
François Collard said:
J’admirais beaucoup Jankélévitch, un peu pour sa philosophie – dans le sillage un peu poussiéreux de Bergson – mais surtout pour sa façon, malgré sa voix de fausset, de mener somptueusement ses cours sans bafouiller ni jamais laisser une phrase inachevée. Ce qu’il avait à dire, il le disait bien, clairement et simplement, sans feindre de chercher ses idées ou d’avoir des repentirs.
La mode du parler haché et du bafouillage a été diffusée en France par la station de radio Europe 1 dans les années 60. Les autres défauts que j’énumérais sont les reflets des tares de l’époque…
mila said:
François Collard replied to mila:
Roland Platteau said: