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A une passante

La rue assourdissante autour de moi hurlait.

Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,

Une femme passa ; d'une main fastueuse

Soulevant, balançant le feston et l'ourlet,



Agile et noble, avec sa jambe de statue.

Moi je buvais, crispé comme un extravagant ;

Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,

La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.


Un éclair ... puis la nuit ! - Fugitive beauté

Dont le regard m'a fait soudainement renaître,

Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?



Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être ?

Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais

Ô toi que j'eusse aimée ..., Ô toi qui le savait ... !



C. Beaudelaire

7 comments

'ºLº' said:

" A une passante" ..Quel poème !! Merci de le nous rappeler ..

(Dommage que tu aies changé la mise en strophes, pour le rythme )
13 years ago ( translate )

Amilis said:

avec tous mes remerciements !
amicalement
13 years ago ( translate )

j-p l'@rchéo replied to Amilis:

Merci pour ces échanges autour de ce magnifique poème...
Il est vrai que la forme originale...
Cordialement.
13 years ago ( translate )

Amilis said:

12 years ago ( translate )

j-p l'@rchéo said:

Merci pour lui !
12 years ago ( translate )

Annaig56 said:

merci pour ce touchant poeme,
12 years ago ( translate )

Amilis said:

bienvenue à toi Bleuemarine ! *-*
12 years ago ( translate )