Parti de Kilchoan le ferry nous amène à bon port. En sortant du bac le camping-car se trouve en porte à faux entre la rampe du transbordeur et l'accès pentu et bétonné qui mène au quai de Tobermory. Heureusement les marins ont l'habitude des grands camping-cars et nous prodiguent les conseils adéquats pour sortir du bateau sans racler l'arrière train du camion. Cet instant de tension terminé, le camion monte la pente vers la rue étroite et encombrée de la petite ville aux maisons colorées. Tout va bien jusqu'à ce qu'un coup de klaxon ranime la tension qui venait de retomber. Une voiture engagée dans la rue veut passer et notre grand véhicule bouche l'accès au ferry. Le grand père au klaxon donne tout l'air de ne pas apprécier les touristes qui troublent ses habitudes. Je serre donc le camion sur la gauche mais la place n'est pas grande et le camion est large. Le grand père réussit à passer. Seulement maintenant le camion est coincé et il faut reculer un peu en tournant légèrement pour se remettre dans l'axe de la route. Le camion recule et tourne tranquillement puis ... "Craaac...". Le feu arrière gauche vient de frotter le pare choc d'une voiture garée sur le coté. Heureusement, la voiture n'est pas trop touchée. Personne n'en connait le propriétaire, nous laissons un mot avec nos coordonnées téléphoniques. Un peu d'adhésif renforcé pour maintenir le feu arrière du camion et nous voilà parti vers une place de parking adaptée à notre véhicule.

Cath et Christian devraient être là mais nous ne les voyons pas. Nous avions pourtant donné l'heure de notre arrivée, je crois. Nous retournons vers le parking du ferry. Il y a là un petit bistrot qui nous permettra de les attendre. Nous contournons le bâtiment, il y a des tables dehors. Assise tranquillement à une table, un sourire banane jusqu'aux oreilles Cath nous a repérée. Avec Christian ils sirotaient tranquillement en nous attendant pour le ferry suivant.

Deux trois courses plus tard et quelques kilomètres plus loin, Christian nous entraine vers une plage de sable blanc aussi belle que les plage des iles paradisiaques, la température en moins, la plage de Calgary Bay. Christian tient à nous préparer un frichti dont il a le secret et nous nous régalons ensemble en nous échangeant les bons plans pour apercevoir le balbuzard, les cerfs ou encore les hirondelles de rivage. Nous sommes tous d'accord pour dire que l'Ecosse est un pays magnifique.

Des écossais nous croisent. Ils ont des appareils photos munis de téléobjectifs puissant. Ils s'approchent de Christian et entament une discussion avant de continuer leur chemin. Christian revient vers nous, goguenard, les écossais lui ont demandé où se trouvaient les hirondelles de rivage et c'est lui, l'étranger, qui leur indique le chemin à prendre.

Nous faisons comme les calédoniens, nous nous installons près du petit cours d'eau au bord sablonneux où virevolte Riparia riparia, l'hirondelle de rivage. Pas facile de les saisir tant elles sont rapides. Avec un peu d'expérience nous attendons que les petits piailles, le bec grand ouvert, pour déclencher une rafale de prise de vue et tenter de faire entrer sur le capteur du boitier une attitude intéressante du parent qui arrive.

L'heure tourne et Christian veut dormir au bout du monde, un terrain de camping situé près de Fionnphort , à la ferme de Fidden. Elle est éloignée. Nous n'aurons pas le temps de visiter les arches de Carsaig prévues au programme mais ce n'est pas grave. L'endroit qui a charmé Christian est magnifique. Nous sommes en pleine nature avec un soleil couchant qui luit dans les flaques laissées par la mer. Le silence est total si ce n'est le soufle du vent. Nous allons bien dormir. Demain nous prendrons le bateau en direction de l'ile de Lunga.