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Quelques grandes fins du film noir...
Ah, le film noir...

A ne pas confondre avec le film policier, qui raconte par exemple la traque d'un serial killer ou la recherche d'un assassin à partir d'un certain nombre de suspects. On appelle ce dernier genre un "whodun'it ?" (= "qui l'a fait, qui est l'assassin"), l'archétype en est bien sûr Agatha Christie, et les luxueuses adaptations qui ont pu être faites de ses romans : honnêtement je ne suis pas fan.

A ne pas confondre non plus avec le film de gangsters, qui va décrire l'activité de gangsters, que ce soit pour glorifier leurs actions ou pour les condamner. Hawkes en a donné l'archétype dans "Scarface" dès les annnées trente.

Alors, qu'est-ce que le film noir ? Un genre qui décrit les tribulations d'un héros dont la position morale est ambiguë et qui se retrouve coincé entre les policiers et les gangsters... un film noir implique un romantisme reposant sur la perte des repères habituels de la morale, et la volonté d'un individu de lutter contre un destin qui semble inévitable. Pour cela, le héros jouera avec les codes qui régissent la société, ou du moins les transgressera, au péril de sa vie bien entendu... Le héros de film noir est seul, incompris, et les femmes, bonnes ou mauvaises, sont souvent l'instrument de sa perte (quand ce n'est pas l'argent).

Tout cet univers s'inspire des romans "hard-boiled" de Dashiell Hammett (Le faucon maltais) et Raymond Chandler (Adieu, ma jolie), et de leurs nombreux épigones.

La nature est exclue du film noir, qui se passe évidemment dans un environnement urbain, hostile, ce qui n'empêche pas la recherche d'un Eden perdu situé hors de la ville (et qui bien sûr ne sera jamais atteint).

Je ne vais pas dresser le catalogue de tous les films noirs qui m'ont plu. Disons qu'ils sont tous issus de l'Hollywood des années 50-60, et que je peux revoir certains sans jamais me lasser (notamment Mark Dixon, détective, d'Otto Preminger, qui n'est pas un chef d'oeuvre mais me chavire à chaque fois, ou encore Traquenard de Nicholas Ray).

Place aux images, et à quelques fins de films noirs très connus trouvés sur youtube et dailymotion :




Tout d'abord la dame de Shanghai, d'Orson Welles, avec le même, Rita Hayworth et Everett Sloane, qui joue l'avocat Bannister, sinistre infirme.



Puis Casablanca, que l'on peut ranger dans les films noirs, malgré le décor exotique



Welles, Bogart... mais je ne peux pas ne pas citer Robert Mitchum, bien sûr. Et voici un bon film pour qui cherche une définition de la femme fatale : Out of the past (Les griffes du passé en français)



Un échange plein de sous-entendus entre Bogart et Bacall à propos de chevaux dans Le grand sommeil d'Howard Hawks : les censeurs du code Hayes n'ont pas compris ce que Bacall voulait dire quand elle prétend aimer faire du cheval et apprécier les bons cavaliers....



On dangerous ground (La maison dans l'ombre) de Nicholas Ray, un très grand d'Hollywood, même si bien sûr il s'est toujours affiché en marge du star-system. Avec Robert Ryan, qui m'a fourni un de mes avatars. Ce n'est pas la fin, Ida Lupino n'est pas encore morte...

Voilà pour cette brève incursion dans l'univers du noir, beaucoup de films manquent à l'appel, mais hélas tous ne sont pas sur youtube ou dailymotion.