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"Salem"
Dans un article précédant ("Qui suis-je ?"), j'esquissais "l'autoportrait" d'Aline, une dame qui avait été séduite par les perspectives que les Editions Robert Laffont étaient susceptibles d'offrir aux auteurs d'un 'premier roman'.
Voici le "résumé de l'intrigue" adressé à l'éditeur susvisé.
Salem : qui est Salem ?
- Un bel adolescent, vivant dans un coin d'Afrique, croisé un jour par une jeune française, émigrée avec ses deux petites filles dans un territoire quasi désertique aux fins de rejoindre un mari insouciant et baroudeur.
- Comment la narratrice de cette histoire véridique déjouera-t-elle les pièges qui la menacent ?
Dans un foyer, qui éclate à son insu, 'Aline' parviendra à dissocier sa vie de femme de son rôle de mère. Mais sa pugnacité lui évitera de tomber dans les bras de soupirants trop empressés à son égard.
Souvent à ses côtés, protecteur et protégé, Salem est entièrement dévoué à sa petite reine blanche, lui offrant des présents dignes des mille et une nuits.
Il ne sortira pourtant jamais d'une réserve qui est tout à son honneur : il ne lui montrera jamais l'amour profond qu'il lui porte. Ses sentiments affectueux, il les exprime comme le ferait un fils ou un frère attaché à sa personne.
Pour sa part, Aline ne lui dévoilera jamais ce qu'elle éprouve et perçoit au fil de ces années intemporelles, qui s'écoulent dans cette Afrique de tous les contrastes.
Lorsqu'elle quittera à regret ce pays magique - et compliqué -, elle sait déjà qu'il faudra du temps pour que réponse soit apportée à l'intrigue énigmatique de leur vie respective. Les cheveux de la dame auront alors blanchi ; les tempes de Salem auront pris teinte poivre et sel.
Oui ! Ils auront bien vieilli, mais seront toujours et encore sur le même tracé de vie. Comme deux âmes qui ne peuvent s'oublier !
Entre cet homme mystérieux, obstiné, dérangeant, intrépide, et cette femme, marquée par son passé, c'est tout un ensemble de faits peu communs, d'événements exceptionnels, de situations étranges, qui s'enchaînent au fil de ces pages inoubliables, qui auront marqué sa vie.
Et elle frissonne encore en se libérant de souvenirs trop longtemps contenus au plus profond d'elle même !

10 comments

Pat Del said:

A toutes fins utiles - et pour mieux en situer le cadre - voici quelques extraits de ce roman resté inédit :

(...) "C'était dans les années soixante. Il y avait comme un parfum d'aventure dans mon projet de rejoindre la corne de l'Afrique, là où s'achève le pur et dur Sahel. Mon mari y travaillait depuis plusieurs mois pour réaliser le percement de puits d'eau potable en zone désertique.
J'étais, pour ma part, restée en France avec mes deux petites filles, âgées respectivement de trois ans pour l'aînée, et sept mois pour sa cadette.
J'avais hâte de retrouver mon cher époux, de lui faire partager les joies de la famille. Certes, je me doutais que l'existence ne serait pas aisée dans ces contrées réputées arides ; mais j'étais bel et bien mariée, pour le meilleur comme pour le pire. J'avais pesé les avantages et les inconvénients d'une décision qui m'entrainerait à rompre les amarres qui m'accrochaient à mes père et mère, à mes amis.
Ah ! mes chers parents . Je revois encore vos larmes à Marseille où vous aviez tenu à m'accompagner jusqu'à l'aéroport. Jusqu'à la dernière minute, vous faisiez étalage de tendresse pour vos deux petites-filles dont vous seriez désormais séparés. Vous vous en doutiez : en ces instants, j'étais aussi désemparée que vous.
(...) "Je partais rejoindre un baroudeur, dont le tempérament semblait trouver sa parfaite expression dans cet univers de sable, qui l'avait attiré.
Me doutais-je alors que mon destin allait croiser celui de Salem ?
Aurais-je pu imaginer tout partager avec lui ... tout ou presque tout ? "
(...)
5 years ago ( translate )

Pat Del replied to Pat Del:

La réponse à cette première page introductive a été délibérémment annulée par la correspondante (!!)
5 years ago ( translate )

Pat Del said:

Veux-tu davantage de précisions sur l'arrivée de notre héroïne à Djibouti ?
5 years ago ( translate )

Pat Del replied to Pat Del:

Mon interlocutrice, qui avait vivement souhaité un complément, a effacé ultérieurement sa requête (!!)
5 years ago ( translate )

Pat Del said:

(...)

"C'était la première fois que je prenais place dans un avion. C'était déjà une forte image d'évasion. On fit escale à Athènes au grand bonheur des fillettes. Puis on s'élança vers l'Afrique dans l'atmosphère joyeuse que créait un trio de soldats hilares.
Djibouti ! Je m'attendais à un grand aéroport : je fus bien déçue ! Dès la première marche de la passerelle, c'est une chaleur suffocante qui nous y accueillait.
Longue attente ! Formalités compliquées ! j'apercevais de loin mon mari : il y avait neuf mois que l'on ne s'était vu, neuf mois, le temps d'une maternité !
Etrange : j'imaginai autrement mon époux, lui le père de mes enfants ! Etait-il vraiment heureux de me retrouver ? Nos embrassades très légères ne correspondaient pas tout à fait à mon attente, pas plus que l'hôtel miteux qui nous hébergea cette nuit-là.
Le lendemain, c'est une grande voiture américaine avec chauffeur qui nous conduisit au chef-lieu du territoire, une ville grouillante de vie, mais sale et imprégnée d'odeurs pestilentielles. Les trois petits oiseaux français rejoignaient le 'home', qui serait désormais leur port d'attache.
Les gérantes étaient des personnes âgées : elles me détaillèrent de la tête aux pieds. A priori, je ne devais pas correspondre au portrait que mon mari avait dû brosser de ma personne. Alliant fantaisie, insouciance, un penchant pour le désordre, tel était l'homme que j'aimais, que j'adulais, que j'adorais.
Je savais que j'étais là pour longtemps. Ma nature sage, réservée, un tantinet secrète allait-elle se transformer dans cet univers, qui m'apparaissait tellement nouveau, tellement inattendu ?

(...)
5 years ago ( translate )

Pat Del said:

... d'autant plus que le dépaysement est total.... et que les chaleurs qui règnent sur ce territoire sont particulièrement éprouvantes !

[Réponse faite à l'interlocutice .. qui a, depuis, fait disparaître ses remarques]
5 years ago ( translate )

Pat Del said:

(...)

"Quarante-huit heures s'étaient écoulées depuis mon atterrissage. Les petites avaient été prises en charge par les naïas. Mon mari tenait sans doute à me rassurer en énonçant qu'il reviendrait de temps à autre du chantier lointain où il travaillait.
En attendant, il lui tardait de faire la fête.
La nuit était tombée. Avec quelques uns de ses amis, nous gagnâmes le cercle d'une unité de la Légion Etrangère, qui était installée à une vingtaine de kilomètres du chef-lieu du territoire. La piste, en mauvais état, me parut interminable. Comme dans un film de western, les roues des véhicules soulevaient des nuages de poussière dorée.
Notre arrivée ne passa pas inaperçue ! Ces engagés, endurcis aux combats, n'avaient pas l'habitude de voir une femme européenne entrer dans leur Foyer. Ils ovationnèrent mon apparition.
Je n'avais que vingt deux ans. J'étais assurément jolie, mais j'étais une femme mariée, une mère de famille souhaitant tenir son rang. Avais-je parcouru ces milliers de kilomètres pour me retrouver, sitôt arrivée, la cible de tous ces mâles en quête de compagnie ?
L'alcool rendait le verbe haut ; les palabres allaient bon train. Tandis que les regards fantasmaient sur mes formes, j'affectais de m'intéresser à la petite attraction, qui venait de commencer.
Juché sur une table, un jeune homme d'une rare beauté chantait et ondulait comme un serpent, mimant des attitudes sensuelles non équivoques. Son numéro terminé, on me le présenta comme la mascotte des légionnaires.
C'était Salem, Salem le ténébreux ! "

(...)
5 years ago ( translate )

Pat Del said:

Ce ne fut pas tout à fait une parenthèse, Christine. J'en veux pour preuve le 'premier roman' qu'écrivit Aline ... et la recherche désespérée qu'elle faisait encore en 2004, depuis la métropole, pour retrouver la trace du fameux Salem. On lui avait signalé qu'il avait migré en Suède après un long séjour au Sahara ...

Quoi qu'il en soit, pour clôturer ce long 'article', c'est au cercle des légionnaires que le Somalien reçut la mission impérative de prendre soin de la jeune femme.

¤¤¤¤¤¤¤¤

(...) "Ecoute Salem !", lui dit mon mari. "Désormais tu surveilleras ma femme. Tu feras attention à ce qu'il ne lui arrive rien, pas plus qu'aux enfants !"
Salem acquiesça d'un geste de la tête. Il posa sur moi un regard envoûtant comme celui des hommes durs et fiers des tribus somaliennes. Je devins rouge de confusion, fort décontenancée par cette mission de protection, qui lui était assignée et à laquelle je ne m'attendais vraiment pas.
"Salem avait-il perçu mon trouble ? Il me prit la main, l'embrassa. Lui aussi paraissait ému. Très doucement, il murmura à ma seule intention : "Je suis ton chevalier maintenant. Merci, belle princesse, d'être venue dans mon pays !"
"Mon mari n'était pas pressé de quitter le cercle. Apparemment, comme d'autres messieurs de la bande, il avait d'autres projets pour cette nuit, une nuit qui ne se terminerait qu'au petit matin. Lorsque, en maman responsable, je manifestai mon souhait de rentrer à Djibouti, il parût ravi de ma décision et me confia aux bons soins de l'un des chauffeurs.
"Salem prit place à mes côtés : il était comme un enfant, subjugué par la responsabilité qui venait de lui échoir.
"Mon ange-gardien possédait une assez bonne maîtrise du français. Manifestement, il s'efforçait de gagner ma confiance. Il me conta l'histoire du poste militaire que nous venions de quitter. Il me dit que le Capitaine avait été informé de ma venue et qu'il brûlait d'envie de faire ma connaissance.
(...)
"Nous rentrâmes à la pension. Je fus rassurée de voir que mes filles dormaient profondément.
Curieusement, je n'avais pas sommeil. Salem avait préparé du thé : nous le bûmes avec lenteur. Il me confia qu'il disposait occasionnellement d'une chambre dans cet établissement où il rendait de menus services.
"Avait-il pleinement conscience des responsabilités nouvelles qui lui étaient confiées ? Sans doute, car au moment de nous souhaiter bonne nuit, il déclara sans ambages : "Princesse, je ne suis pas ton boy : je suis ton serviteur !"

"Mon mari ne rentra pas. J'appris, par la suite, qu'il avait regagné son chantier ..."
5 years ago ( translate )

Rosemma said:

J'ai lu d'une traite les extraits de ce récit autobiographique, qui aurait bien mérité d'être sélectionné pour une édition commerciale.
C'est remarquablement écrit !
5 years ago ( translate )

Pat Del said:

Merci pour ton commentaire ! Je transmettrai cette appréciation à qui de droit.
5 years ago ( translate )