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A une passante

la rue assourdissante autour de moi hurlait.

longue, mince ,en grand deuil, douleur majestueuse,

une femme passa, d'une main fastueuse

soulevant, balançant le feston et l'ourlet;

agile et noble, avec sa jambe de statue.

moi, je buvais, crispé comme un extravagant,

dans son oeil, ciel livide ou germe l'ouragan,

la douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

un éclaire...........puis la nuit!----fugitive beauté

dont le regard m'a fait soudainement renaitre,

ne te verrai-je plus que dans l'éternité?

ailleurs, bien loin d'ici! trop tard! jamais peut-etre!

car j'ignore ou tu fuis, tu ne sais ou je vais,

O toi que j'eusse aimée, O toi qui le savais!

( les fleurs du mal) BAUDELAIRE.







2 comments

SPETITANGE said:

C'est vraiment extraordinaire je viens de lire ce poème à l'instant même ! Bizarre !
13 years ago ( translate )

M@rie ♥ ♥ said:

Merci Mido pour ce partage, cela fait du bien de relire des beaux poèmes.
13 years ago ( translate )