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Panne en altitude

Himachal-Pradesh (Inde) - La route Manali-Leh longe en partie la frontière Chinoise (Tibet). Les relations entre l'Inde et l'Empire du Milieu s'étant normalisées, la route est démilitarisée en 1986. Son entretien reste cependant supervisé par les militaires.

Cette ouverture est rendue nécessaire par la fermeture de l'autre axe routier qui passe par le Cachemire, en raison des tensions grandissantes avec le Pakistan.

Les premiers camions civiles saturés de marchandises inaugurent donc cette voie en 1986.

Depuis, de mi-mai à mi-octobre les 4X4 sont autorisés à s'aventurer sur la route. De mi-juin à mi-septembre, c'est au tour des bus et des camions. Si les conditions météorologiques sont favorables, on assiste alors à un ballet incessant de véhicules sur cet axe ténue, qui s’étire sur 480 km.

Pour rallier Leh, la capitale de l'Etat du Ladakh, il faut franchir six cols, dont deux culminent à plus de 5000 mètres : le Tangland-La (5360 mètres) et le Lachung-La (5079 mètres). Les autres oscillent entre 4000 et 4800 mètres.

J'ai pris cette photo en 1995, alors que je réalisais un reportage pour "Montagne Magazine". Mais cette photo ne s'intègre pas dans la série pour le magazine.

Comme j'ai été fasciné par ces chauffeurs routiers qui risquent leur vie sur cette route, j'avais décidé de leur consacrer une série, parallèlement à ma commande qui était plus consacrée à la nature. Des aventuriers du quotidien qui n'ont pas conscience d'être faits de l'étoffe des héros.

Nous venions de franchir un col au petit matin, lorsque nous avons aperçu ce camion en panne sur le bord de la piste. Nous en avions croisé plusieurs, mais là j'ai décidé de m'arrêter car il y avait de l'activité autour du véhicule.

D'après mon regretté ami Pappu (1960-2014) qui m'accompagne et me sert de guide-interprète, une pièce est cassée et il n'est pas possible de réparer. Le chauffeur va devoir attendre au moins une semaine sur place avant que la pièce ne lui parvienne de New-Delhi. Et comme en 1995, il n'y avait pas de téléphones portables en Inde, C'est son équipier qui va devoir trouver un embarquement dans un camion pour rejoindre Manali - à deux jours de route- pour trouver un téléphone analogique et prévenir son employeur afin qu'il se charge d'acheminer la pièce de rechange.

Comme les camionneurs sont très solidaires dans ces contrées où le danger est en embuscade au moindre virage, il a pu sauter dans le premier camion qui passait par là vingt-minutes après que cette photo ait été prise.

Nikon F 90 - 20 mm f : 2,8 - Film Ilford HP5 +, développé dans du Microphen à bain perdu, dilué 1+3.
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13 comments

ROL/Photo said:

Superbe ..
ah la couleur manque..LOL me manque
3 years ago ( translate )

Dominique 60 said:

" les routes de l' impossible " .....
3 years ago ( translate )

Annemarie said:

again a great image, love the low pov
3 years ago

Annaig56 said:

superbe prise de vue et oui les routes de l'impossible ou tout reste possible à coup de patience ,, de temps et d'énergie,,,
3 years ago ( translate )

Keith Burton said:

A superb image and a fascinating narrative as always Jean-luc.
3 years ago

Berny said:

wonderful documentation!
3 years ago

Nautilus said:

sacré prise , avec cette contre plongée qui donne un côté héroïque à l' image. Mon métier n' avait rien à voir avec le leur , si ce n' est tenir un volant entre ses mains. J' ai roulé un peu partout en Europe , et je suis passé dans des routes difficiles ( Espagne , Portugal...) , mais pas du niveau de celle ci ! et puis on trouvait vite un téléphone en cas de pannes, et même dans les années 70 , on avait déjà des cartes accréditives pour payer le Gas oil et les réparations. Par contre entre l' après guerre et les années 1960 , routier en France c' était vraiment un dur métier , il fallait être avant tout mécano. Je regrette de n' avoir pas fait beaucoup de photos de mon ancien métier....je préférai photographier les paysages , ou faire du Franco Fontana du pauvre :-)
3 years ago ( translate )

Nautilus said:

je ne sais pas s' ils ont mis des cales sous les roues, mais vu la position du cric, je ne resterai pas sous le véhicule !
3 years ago ( translate )

William Sutherland said:

Outstanding capture! Stay well!

Admired in:
www.ipernity.com/group/tolerance
3 years ago

Pam J said:

BRAVE MEN
3 years ago ( translate )

Eric Desjours said:

Une image tellement typique : ces camions décorés "comme des arbres de Noël" et tout ce monde qui se propose pour aider à le réparer, ou à le pousser quand il s'embourbe, sur ces routes improbables et défoncées de toutes parts... J'ai connu ça au Pakistan aussi...
Une superbe captation et un descriptif captivant. Comme d'habitude, Jean-Luc.
Bon week-end.
3 years ago ( translate )

Tanja - Loughcrew said:

Aufregende Geschichte dazu....Pam hat recht...brave men!
3 years ago ( translate )

Champland said:

Je ne resterai pas sous le moteur d'un camion levé par un cric en plein milieu de l'essieu surtout si le cric est dans le même etat que le camion
3 years ago ( translate )