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MERIDIONAL
. Comme un saumon remonte aux fleuves impossibles
jusqu’à boire enfin le cristal de son ruisseau natal
mon souffle et mon corps ne respirent en connivence
qu’à l’instant où ils reconnaissent l’air de ma Provence
fleurant le maquis pins lavande thym lentisque immortelle
mêlés d’oxygène iodé quand le vent a retroussé la mer

. Un air où dans le jour quelque nuée déformante dérive
comme un rêve d’infini captif d’un vol de tourterelles
pressées d’échapper au compte à rebours des cigales
Un air au fond duquel s’étend l’horizon bleu des origines
en suspens au-dessus des troupeaux d’oliviers qui s’éloignent
vers où rampe sur les monts la limace d’or du couchant

. Ici seulement le langage est enfant naturel de la lumière
Ici se sont gravés des siècles d’aphorismes dans la pierre
que le soleil chaque matin restaure au fronton des maisons
avant de retourner lire les noms de nos aïeux au cimetière
avec les ombres qu’il épelle par la voix flûtée des hirondelles
Et seulement ici au champ de la pensée a fleuri la Raison !

Xavier BORDES

7 comments

Ferl said:

Un autre poème dans mon blog de Xavier Bordes : "Rencontre manquée" à découvrir si vous le souhaitez.
7 years ago ( translate )

Georges. said:

Oui la Provence en quelques lignes divines.
Merci Madame.
Bisous
7 years ago ( translate )

Annaig56 said:

un beau voyage en images avec ce joli texte joyeux,
7 years ago ( translate )

Régis Desailly said:

D'accord, c'est moins chantant...:-))

Y cours pis y cours, y n'in peux pus,

Devint li ché copains qu' y talonn',

In dirot qu' y z'ont l'fu à leu tchul,

Y cours pis y cours, y ch'bidonn'.

Y cours pis y chaute eud'port' à porte,

Ché t'eux les abloqueux de l'quartchier,

Les bafiousses qui s'déplachent in cohorte,

Batillards in foufelle eud' Roubaix.

Ché qu'seurtout y faut nin s'arrêter,

Chi y veut nin aller s'prindre eune trimpe,

Ché seurtout nin l'momint d's'artourner,

In est pus fort in restint insimpe.

Y cours pis y cours y n'in peux pus,

Y a ses gambes qui partent dins tous les sinsses,

Y veut nin avoir l'coups d'pié au tchul,

Pis seurtout y veut nin s’prindre eul’dinse.

S'artourner y n'aurot jamais dû,

Ché ainsin qu'y'a fé sin vol plané,

Seur euch'panche y s'artrouva vindjiu!

Et ché ainsin qu'y s'a révélé!

Sus sin fauteul Émile oufe in oeul,

Eune caude larme qui coule su ses souv'nis.

Y souris comm'chi y'etot pus seul,

Tous ché amis d'infance sont ichi.

Ché copains sont partis avint li,

Ché dins les rues d’Roubaix qu’y font l’fiête ,

Mais les zouafes arviennent toudis por li,

Faire insimpe eul’dernier coup d’chonnette.

Ben Favier Ch’ti.
7 years ago ( translate )

Ferl said:

Nos régions ont du talent :-))
J'avoue avoir eu des difficultés hier soir avec la canicule et mes neurones qui ramollissaient ....ce matin c'est déjà mieux :-)
Je pense que c'est la langue du nord et que cela doit être plus savoureux encore à entendre.
Je te souhaite une belle journée.
7 years ago ( translate )

Valeriane ♫ ♫ ♫¨* said:

un texte merveilleux comme savait les écrire cet auteur !******************merci Faby !************belle fin de semaine ! bisous doux♫
7 years ago ( translate )

Pat Del said:

L'auteur fait une promotion de la Provence, que ne dédaigneraient pas les guides touristiques.
7 years ago ( translate )